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TRAMWAY ET TRAIN
27 juillet 2013

Accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge

Accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge
Accident ferroviaire
de Brétigny-sur-Orge
Les voies Grandes lignes de la gare de Brétigny, vue en direction de Paris, en 2010. Voie 2 (à g.) et voie 1.
Les voies Grandes lignes de la gare de Brétigny, vue en direction de Paris, en 2010. Voie 2 (à g.) et voie 1.
Caractéristiques de l’accident
Date 12 juillet 2013
Phase Traversée d'une gare sans arrêt
Type Déraillement
Site Gare de Brétigny
Passagers 385
Morts 61
Blessés 30 dont 8 graves1
Caractéristiques de l’appareil
Type d’appareil Train voyageurs Intercités
Compagnie SNCF
Nº d’identification 3657
Site web
Site web SNCF
Localisation
Coordonnées 48° 36′ 26″ Nord 2° 18′ 08″ Est  
 

Géolocalisation sur la carte : Essonne

(Voir situation sur carte : Essonne)
Accident ferroviairede Brétigny-sur-Orge

L’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge est un déraillement survenu le 12 juillet 2013 en gare de Brétigny, sur le territoire de la commune de Brétigny-sur-Orge (Essonne), à 28 km au sud de Paris. Suite à la défaillance d'une éclisse, pièce métallique servant à raccorder entre eux deux rails consécutifs, plusieurs voitures d'un train de voyageurs Intercités reliant Paris-Austerlitz à Limoges-Bénédictins sont sorties de voie, entraînant la mort de six personnes.

Déroulement

Déraillement
La voiture no 4 couchée sur les rails à 400 m au sud de la gare.
La locomotive du train 3657 (à gauche) et la locomotive du train 3700 arrêté en urgence à quelques mètres (à droite).

Le train no 3657 Intercités était composé de sept voitures de type Corail tractées par la locomotive BB 26005 et transportait 385 passagers à son bord. Il assurait la liaison entre la gare de Paris-Austerlitz et celle de Limoges-Bénédictins. Quittant la gare d'Austerlitz à 16 h 53, il devait entrer en gare de Châteauroux à 18 h 44 pour finalement arriver à Limoges à 20 h 052,3. À 17 h 114, alors que plusieurs témoins à bord constatent un choc, dont l'origine n'est pas identifiée, le train se sépare en deux parties entre les voitures 4 et 5. Celui-ci roule alors à 137 km/h, soit en dessous de la vitesse limite autorisée sur cette voie qui est de 150 km/h4,5. Alors que la locomotive et les premières voitures continuent de rouler sur la voie 1 lors du freinage d'urgence sur une distance de 400 mètres jusqu'à l'arrêt total, la voiture no 4 se renverse sur son flanc, la voiture no 5 se couche sur les rails à hauteur d'un quai de la gare de Brétigny et les deux dernières percutent un autre quai de la gare6.

Le président de la République François Hollande, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et plusieurs ministres, dont le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, se rendent sur place dans les heures suivant l'accident7. Le président de la SNCF Guillaume Pepy se rend à Brétigny dès la première heure pour constater les dégâts et s'assurer du plan de secours mis en place6,8. Guillaume Pepy rend hommage aux cheminots « qui ont permis d'arrêter le train et d'éviter qu'il ne percute un autre train qui venait en sens inverse9. » D'un point de vue technique, le train no 3657 s'est arrêté tout seul dès la rupture d'attelage survenue entre les voitures 4 et 5 ; son conducteur a actionné un signal d'alerte lumineux et radio qui a permis au conducteur du train croiseur no 3700, en provenance de Toulouse-Matabiau qui arrivait en face, d'arrêter son train en urgence.

Secours

À 17 h 23, le plan rouge est déclenché et les pompiers arrivent sur les lieux, pendant que la SNCF interrompt le trafic sur la ligne entre Paris-Austerlitz et Étampes. Le plan blanc est déclenché également dans de nombreux hôpitaux franciliens. Selon les témoignages, la solidarité a été immédiate entre les voyageurs et l'arrivée des secours rapide10. Des agents de la SNCF ont brisé les vitres pour permettre aux voyageurs de s'échapper. Des usagers d'un train de la ligne C du RER ont été blessés par les projections du ballast du déraillement10.

D'importants moyens de secours ont été dépêchés sur place11,12 :

Bilan humain

L'accident a fait six morts et trente blessés dont huit dans un état grave13,14. Quatre des six personnes tuées dans le déraillement se trouvaient sur le quai de la gare de Brétigny-sur-Orge et sont originaires de l'Essonne : deux jeunes hommes de 19 et 23 ans venant d'Étampes ainsi qu'un couple d'octogénaires habitant Brétigny-sur-Orge. Une jeune femme de 27 ans et un sexagénaire du Limousin sont, eux, morts dans le train15. En mémoire de ces victimes, une minute de silence est observée dans toutes les gares et les trains de France le 13 juillet à midi14.

Conséquences sur le trafic

Bus de substitution en gare de Marolles-en-Hurepoix à destination de la gare de Corbeil-Essonnes.

La gare de Brétigny a été fermée pendant les trois jours suivant l'incident, sur décision du président de la République François Hollande. De ce fait, la ligne C du RER est interrompue au sud, les usagers étant invités à prendre des itinéraires de substitution par les lignes U, N et D. Quelques trains sont déviés par la gare de Nevers pour rejoindre Limoges16.

La ligne C du RER est alors interrompue entre les gares de Savigny-sur-Orge et de Brétigny. Des navettes ferroviaires sont organisées entre Étampes et Marolles-en-Hurepoix ainsi qu'entre Dourdan et Arpajon. Des liaisons par bus sont mises en place entre Brétigny-sur-Orge et Juvisy-sur-Orge, entre Marolles-en-Hurepoix et Corbeil-Essonnes ainsi qu'entre Arpajon et Corbeil-Essonnes pour permettre aux usagers de la ligne C de continuer leurs voyages par la ligne D du RER17. Le trafic a repris pour les trains Intercités,TER Centre et Elipsos le 17 juillet 2013 alors que le trafic du RER C a repris le lendemain.

Causes

Un joint de rail éclissé.
L'éclisse (à quatre boulons) impliquée dans l'accident liait l'aiguille avant droite (ici ouverte) au cœur d'aiguillage (zone où les passages de roue se croisent). L'éclisse interne a pivoté autour du dernier boulon et a obstrué le cœur de la traversée-jonction double.

Trois enquêtes sont ouvertes, par le parquet d'Évry, par le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) du ministère des Transports et par la SNCF10. Le train semble avoir déraillé au passage d'un aiguillage, 200 m en amont de Brétigny10. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, déclare que « [c]e n'est pas un problème humain » et écarte la responsabilité du conducteur du train18.

Lors d'une conférence de presse le lendemain du drame, les dirigeants de la SNCF expliquent que la défaillance d'une éclisse serait la cause de l'accident, hypothèse qui a été confirmée lors d'une troisième conférence de presse de la SNCF, photos à l’appui19. Selon Guillaume Pepy, « l'éclisse s'est désolidarisée [des rails] et s'est logée au milieu de l'aiguillage », ce qui aurait provoqué le déraillement20,21.

Sur deux photos transmises par la SNCF22,23, on voit l'éclisse interne logée dans le cœur droit de la traversée-jonction et l'éclisse externe (côté têtes de vis) reposant au sol, apparemment non endommagée. Sur la première photo on voit côté éclisse externe des éléments (fût de vis ou douilles ?) sortir du rail au niveau des vis 3 et 4 alors que de l'autre côté, on note que l'âme du rail a été endommagée (trusquinage) par la vis 3 et que la vis 4 est engagée dans l'éclisse interne. Ceci indique que l'éclisse a pivoté autour de ce boulon. Deux têtes de vis fraichement rompues sont présentées. L'une des deux est associée à une vis ne montrant pas d'autre détérioration visible. Une troisième vis ne présente ni rupture ni déformation apparente au niveau de sa tête (le filet n'est pas visible sur la photo). L'analyse du faciès de rupture des vis indiquera leur mode de ruine (rupture ductile ou fragile avec ou sans fatigue) et pourrait donner des indications sur un éventuel dé-serrage de boulon (fatigue oligocyclique). On notera que les éclisses présentent bien les marques de serrage des premiers boulons (dont la défaillance a manifestement précipité celle des suivants).

Le président de la SNCF a indiqué que la société de transport « […] se considère comme responsable : elle est responsable de la vie de ses clients » et annonce une campagne de vérification de tous les équipements similaires, près de 5 000 en tout, en place sur le reste du réseau ferré national français dont elle assure l'entretien20.

Galerie de photographies

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