Métro d'Alger
Métro d'Alger | |
Situation | Alger |
---|---|
Type | Métro |
Entrée en service | 2011 |
Longueur du réseau | 9,5 km |
Lignes | 1 |
Stations | 10 |
Rames | 14 |
Écartement des rails | 1 435 mm |
Propriétaire | Entreprise Métro d'Alger |
Exploitant | RATP El Djazaïr |
Vitesse maximale | 72 km⋅h-1 |
Lignes du réseau | 1 |
Réseaux connexes | Tramway d'Alger ETUSA |
Tracé de la ligne 1 du métro d'Alger |
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Le métro d'Alger est un réseau ferroviaire de transport urbain de type métro desservant la ville d'Alger.
Le premier projet de métro d'Alger date de 1928 mais il ne verra jamais le jour. L'initiative du métro actuel est lancée à la fin des années 1970 afin de parer à l'explosion démographique de la ville d'Alger et au besoin de transport collectif qui en résulte. Lancée dans les années 1980, sa construction est ralentie du fait de difficultés financières et de l'insécurité dans les années 1990. Le projet est relancé en 20031.
La construction de la première section de la ligne 1 « Haï el Badr » - « Tafourah-Grande poste», d'une longueur de 9,5 km et comportant dix stations, est achevée à la fin des années 2000. Inaugurée officiellement par le président Bouteflika le 31 octobre 2011, la ligne est mise en service commercial le lendemain 1er novembre2. Trois extension d'une longueur totale de 9,4 km sont en cours de construction.
Sommaire |
Historique
Jusqu'en 1962, Alger est sous administration française. Le président du conseil général du département d'Alger propose le 3 novembre 1930 de construire un nouveau réseau de transport en commun de la région algéroise, lequel comprendrait un métropolitain souterrain comme à Paris3. Une étude sur la réorganisation des transports publics algérois est confiée à l'Omnium Lyonnais. Les conclusions de l'étude détaillée publiées en avril 1929 préconisent la construction d'une ligne de métro4. La ville d'Alger et plusieurs communes limitrophes se constituent en syndicat intercommunal pour la réalisation du métropolitain.
Le projet prévoit la construction d'une ligne partant du cimetière Saint-Eugène, dans l'actuelle commune de Bologhine, et aboutissant à Maison-Carrée dans l'actuelle commune de El Harrach, en passant en souterrain jusqu'au quartier du Ruisseau situé aujourd'hui à Belouizdad. Une autre branche devait débuter au niveau de la Gare de l'Agha pour aboutir au Parc de Galland (actuel parc de la Liberté)5.
Mais pour diverses raisons[évasif], plusieurs communes se retirent, ne restant qu'Alger, El Biar et Kouba en 19323. Des sondages sont réalisés au niveau des futures stations, mais le projet est peu à peu délaissé jusqu'à être ajourné par délibération du conseil municipal le 26 juillet 1935 à cause de l'importance de la dépense qui était estimée à 80 millions de francs6.
Après plusieurs projets de mise en souterrain partiel du réseau de tramways de la ville qui n'aboutirent pas, une nouvelle étude de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), remise en 19597,8, préconise à nouveau la création d'une ligne du même type que le métro sur pneus exploité à Paris.
Cette ligne doit débuter au carrefour Bouzareah-Cambon (carrefour Triolet) pour descendre vers Bab El Oued puis se diriger vers la Grande Poste d'Alger avant de se diviser en deux branches ; une première jusqu'au carrefour Galliéni-Roosevelt (actuellement Place Adis-Abeba) et une seconde jusqu'au quartier du Ruisseau, dans la commune actuelle de Belouizdad.
À l'indépendance de l'Algérie, de nouveaux plans d'urbanismes sont proposés. Pour la région Alger, le schéma du COMEDOR9 réalisé entre 1969 et 1970, prévoit à son tour un métro à Alger10. En 1980, la SOFRETU réalise pour la RSTA une première «étude de réactualisation du projet de métro d'Alger»11.
En 1981, des évaluations préliminaires pour une première ligne sont présentées au gouvernement, puis en 1982, la SOFRETU est chargée d'étudier un réseau de 64 km12 avec une priorité pour une première ligne de 12,5 km13.
Les études techniques sont réalisées entre 1982 et 1985 14. Le 24 novembre 1984 est créée l'Entreprise du Métro d'Alger, chargée de la réalisation du projet15. Une entreprise allemande et une japonaise sont retenues pour la réalisation, mais la chute du prix du baril de pétrole, de 30 $ jusqu'à la moitié de cette somme les années suivantes, réduit considérablement les ressources financières de l'Algérie et retardent sa réalisation.
Il faut attendre trois ans pour que le marché soit réattribué à deux entreprises algériennes, COSIDER et GENISIDER, en juillet 1988 et août 1989, les travaux tarderont à commencer à cause de la situation politique du pays13.
Les premiers coups de pioche auront lieu en octobre 1990 au niveau de la place de l'Emir Abdelkader à Alger-Centre. Au niveau de la station Aïssat Idir, les travaux ne débutent qu'en mars 1993, pour la station Hamma ce sera mars 199413.
En 1994, un premier tronçon qui va de la place de l'Emir-Abdelkader à la Grande Poste d'Alger, long de 450 m, est achevé. Un autre tronçon de 650 m, qui relie la station Grande-Poste à la station Khelifa Boukhalfa, est lui aussi achevé. En 1996 la jonction est faite entre le tunnel de Khelifa Boukhalfa et celui de la station 1er Mai.
En 1999, l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) lance un avis d'appel d'offres international et deux groupements sont choisis : le français Systra pour la maîtrise d'œuvre et l'algéro-allemand GAAMA (comprenant les entreprises COSIDER et DYWIDAG pour la réalisation et l'achèvement dans un délai de trente-huit mois des travaux de terrassement et de génie civil.
En 2003, profitant du retour des équilibres économiques, le gouvernement algérien décide de doter le projet de moyens financiers adéquats et de nouvelles structures organisationnelles et opérationnelles.
En janvier 2006, l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) confie la réalisation du « système intégral » (clé-en-main) au groupement constitué des entreprises françaises Siemens Transportation Systems pour la pose du matériel fixe, la signalisation et l'électrification, Vinci Construction Grands Projets et DYWIDAG International GmbH pour le génie civil, ainsi que de l'entreprise espagnole Construcciones y auxiliar de ferrocarriles (CAF) pour le matériel roulant (14 trains de 6 voitures).
Le tronçon El Hamma - Haï El Badr, avec ses 4 stations et 17 ouvrages pour la ventilation et les câbles est réalisé dans les délais impartis de 38 mois. Les travaux de génie civil concernant le forage et la pose des rails ont été officiellement achevés le 30 juin 2007. La pose et la soudure des voies d'une longueur de 23 km (jusqu'aux dépôts) sont entamés en avril 2007 par l'entreprise française TSO (Travaux du Sud-Ouest), pour être livré en novembre 2007.
Les premières rames arrivent à Alger en août 200814.
En 2010, un conflit financier entre EMA et le groupe Siemens-Vinci provoque un arrêt des travaux de plusieurs mois12.
Le 8 septembre 2011 débute la « marche à blanc » du métro d'Alger16.
Le tronçon Tafourah (Grande poste) - Haï El Badr de la première ligne du métro d'Alger, d’une longueur de 9,5 km et comportant dix stations, est inauguré le 31 octobre 2011 par le président Abdelaziz Bouteflika17,18,19,20. Ce premier tronçon entre en exploitation commerciale le mardi 1er novembre 201121.
Le coût de la première phase de la ligne 1 s'élèverait à 77 milliards de DA, dont 30 milliards pour le génie civil et 47 milliards pour l’équipement, soit près de 900 millions d'euros. Le coût final des travaux de la première ligne est estimé à 100 milliards de dinars12.
La ligne 1
D'une longueur de 9,5 km, la première section de la ligne 1 comprend dix stations, reliant Tafourah - Grande Poste à Haï El Badr.
Stations | Communes desservies | ||||
---|---|---|---|---|---|
● | Tafourah - Grande Poste | Alger-Centre | |||
● | Khelifa Boukhalfa | Alger-Centre | |||
● | 1er Mai | Sidi M'Hamed | |||
● | Aïssat Idir | Sidi M'Hamed | |||
● | Hamma | Belouizdad | |||
● | Jardin d'essai | Belouizdad | |||
● | Les Fusillés | Hussein-Dey | |||
● | Cité Amirouche | Hussein-Dey | |||
● | Cité Mer et Soleil | Hussein-Dey | |||
● | Haï El Badr | El Magharia |
Les stations ont une longueur de 115 m et une largeur de 23 m. Neuf des dix stations sont souterraines et comportent deux voies centrales encadrées par deux quais latéraux. Seule la station Haï El Badr est en surface et comporte trois voies et deux quais centraux14.
Le métro est équipé du système d'automatisme Trainguard MT CBTC de Siemens. Ce système permet d'assurer le déplacement des trains en sécurité et d'offrir une solution de transport attractive[évasif], c'est-à-dire rapide, ponctuelle et disponible, tout en réduisant les coûts d'exploitation et de maintenance. Le système Trainguard MT CBTC est déjà mise en œuvre à Paris (ligne 14), à New York (ligne L) et en cours de déploiement à Barcelone (ligne 9), Budapest (lignes 2 et 4), Paris (lignes 3, 5, 1), São Paulo (ligne 4). Le mode nominal d'exploitation de la ligne est le mode CMC (Conduite Manuelle Contrôlée) , qui est le nom francisé du mode ATPM (Automatic Train Protection Manual) associé au mode PA (Pilote Automatique qui est en fait le mode ATO, Automatique Train Protection). En cas de perte du mode CMC (par exemple plantage du pilote embarqué, délocalisation du train ou problème de communication radio entre le bord et le PA sol), le conducteur peut reprendre la conduite en mode manuel avec restriction de vitesse de la part du matériel roulant (30 km/h max) : le train est alors en mode CMP (Conduite Manuelle Plafonnée, ou en anglais ATPR pour Automatic Train Protection Restricted) : c'est ce mode qui permet de relocaliser le train en roulant sur les balises de type Digisafe, posée sur la voie, au milieu de la file de rail.
La ligne 1 du métro d'Alger est équipée de 14 rames de 6 voitures chacune produit par le constructeur espagnol CAF22. Les rames permettent l'intercirculation entre les voitures et ont une longueur de 108 mètres et une largeur de 2,83 mètres23. Chaque rame dispose de 4 portes par voiture et côté (soit 48 au total) et peut transporter jusqu’à 1 290 personnes dont 210 places assises2. La vitesse maximale est de 72 km/h2.
La société RATP El Djazaïr est la société exploitante du métro d'Alger24.
Le métro d'Alger circule 7 jours/7 de 5 heures à 23 heures avec des intervalles de 3 minutes et 20 secondes en heure de pointe et toutes les 5 minutes aux heures creuses22,25. Il permet le déplacement de 25 000 voyageurs/heure12.
Le prix du ticket de métro est de 50 dinars. Celui du carnet de 10 tickets est de 400 dinars12. À partir du 2 juillet 2012, une tarification intégrée tramway/métro sera mise en place avec un ticket unique « plus » à 70 dinars, un carnet de 10 voyages à 600 dinars et un abonnement mensul à 2 500 dinars26. Les abonnements seront proposés sous la forme d’une carte sans contact, personnalisée et rechargeable26.
Extensions et projets
Trois extensions de la ligne 1 sont en cours de construction.
Le prolongement de la ligne depuis la station Tafourah - Grande-Poste vers la Place des Martyrs, au nord d'Alger, d'une longueur de 1,69 km, comporte deux stations, Ali Boumendjel dans la commune d'Alger-Centre et Place des Martyrs dans la commune de la Casbah. La livraison de cette extension est prévue en 201527. Les travaux de ce prolongement ont été retardés afin de procéder à des fouilles archéologiques autour de la place des Martyrs, au pied de la Casbah, suite à la découverte de vestiges historiques28,29.
Le prolongement de la ligne depuis la station Hai el Badr vers El Harrach, d'une longueur de 4 km, comportera quatre stations : Bachdjarah 1, Bachdjarah 2, El Harrach-Gare et El Harrach-Centre et un viaduc de 250 m au-dessus de la bretelle d'autoroute de Oued Ouchaïah (entre la station Hai-El-Badr et Bachdjarah 1).
Le groupement COSIDER-DYWIDAG qui a réalisé le premier tronçon, a fait une offre de 250 millions d'euros comprenant la réalisation d'une station multimodale (métro/train/bus/taxis) au niveau de la gare ferroviaire d'El Harrach[réf. nécessaire]. Le groupement Colas-Kougc a décroché la réalisation du système intégral pour 85 millions d'euros30.
Les travaux de génie civil a débuté en août 2008 et ont été réceptionnés le 22 octobre 201230. La partie technique comprenant la pose des rails et du système intégral est en cours de réalisation et devrait durer 23 mois.
La livraison de cette extension était prévue en 2012, pour une ouverture en 201327.)
Une nouvelle branche de la ligne 1, d'une longueur de 3,70 km, est en construction depuis l'été 2011. Cette branche reliera la station de Haï El Badr au quartier d'Aïn Naâdja et comportera deux stations. L'appel d'offre, lancé en 2009, a été remporté par le groupement COSIDER-DYWIDAG comme pour le reste de la ligne 1. Ce tronçon comprendra un viaduc de 132 m au-dessus de la rocade sud d'Alger31.
L'entreprise Métro d'Alger (EMA), maître d'ouvrage du métro, a lancé le 3 novembre 2011 un avis d'appel d'offres national et international pour le choix de bureaux d’études pour la réalisation des études préliminaires des extensions de la ligne 132,33, Le 7 juin 2012, les contrats de réalisation des études de ces trois extensions ont été attribués pour un délai de 24 mois34 :
- Lot 1 : El-Harrach-Centre - Bab Ezzouar, 8 km, à Dahwa-Busan (Corée du Sud) pour 486 millions de DZD
- Lot 2 : Aïn Naâdja - Baraki, 6 km, à Sidem-Idom (Algérie, Espagne) pour 446 millions de DZD
- Lot 3 : Place des Martyrs - Bab El Oued - Chevalley, 8 km, à Ferconsult (Portugal) pour 570 millions de DZD
Des projets d'extension de la ligne 1 sont envisagés, ainsi que la création de deux autres lignes pour former un réseau de 40 km allant de Dar El Beïda à l'est d'Alger à Draria au sud-ouest à l’horizon 202012,27 :