TRAM AVIGNON
C'est finalement sans grande surprise (à part une, lire plus loin !) que les tracés du futur tramway du Grand Avignon ont été dévoilés vendredi dernier. Sans grande surprise car les tracés n'ont finalement pas beaucoup évolué depuis l'été dernier, début de la consultation.
Carte des lignes préférentielles (DR Grand Avignon)
On aura donc bien deux lignes, la A et la B (14, 470 km, 26 stations), renforcées par un nouveau réseau de bus, plus lisible et avec une offre renforcée.
Ligne A: d'Ouest en Est, 9, 225 km – 16 stations. Elle relie l'île Piot à la gare du Pontet, en empruntant le pont Daladier. A partir de la porte de l'Oulle, elle longe les remparts au Sud, passe devant la gare centre jusqu'à la porte Saint-Lazare, puis route de Lyon, avenues De Gaulle, République et Delorme pour arriver à la gare du Pontet.
Ligne B : du Nord au Sud, 5, 245 km – 10 stations. Elle relie la rue de la République (une voie tram+une voie mixte tram/voiture) au quartier Saint-Chamand, en remontant depuis la place Viala vers le cours Jean-Jaurès et la gare centre. Elle bifurque sur l'avenue Saint-Ruf, puis vers le Sud jusqu'à la rocade Charles-de-Gaulle qu'elle emprunte vers l'Est. Puis, avenue Croix-Rouge, quartier Saint-Chamand et avenue Coubertin après avoir croisé l'avenue Sémard. A chaque bout de ligne, des parkings relais (4 en tout).
D'autres tracés optionnels aux tracés de base avaient été proposés, un seul a été retenu : il y aura un débranchement de la ligne A vers Realpanier en passant par Fargues. Là, le centre de maintenance du réseau, ainsi qu'un parking-relais seront établis. « Nous avons imaginé une solution qui permet de toucher au moins 3 000 habitants supplémentaires dans l'Est de l'agglo, précise la présidente, Marie-Josée Roig, notamment à Montfavet et dans les communes périphériques (Morières, Vedène, Saint-Saturnin par exemple).
Les avis émis par la population, le nombre d'habitants et les secteurs d'emplois potentiellement desservis, la possibilité d'insérer un tramway en site propre (partage de la voie du tram avec les autres moyens de transport), ainsi que les impacts sur la circulation automobile, sans oublier le « nerf de la guerre », les coûts de réalisation.
Il y a un an plusieurs variantes aux deux lignes principales avaient été proposées et mises à l'étude selon les critères sus-cités.
Après réflexion donc, pour la ligne A il était beaucoup trop compliqué de faire circuler le tram jusqu'à Villeneuve. En raison des impacts très lourds sur la circulation et l'environnement n'a pas été retenue non plus la variante Saint-Jean (au lieu de la route de Lyon) Bien que la population concernée soit un peu plus élevée (39 500 au lieu de 32 650 habitants+étudiants+emploi), les contraintes se seraient accumulées (alignement d'arbres à abattre, passage du pont SNCF très couteux à refaire, déviation des réseaux complexes, rallongement du temps de parcours, traversée du parc Chico-Mendès, et un surcoût de ...22 M€)
Pour la ligne B, la variante Monclar (au lieu de Saint-Ruf), bien que touchant une population plus large (23 250 au lieu de 16 450, habitants+étudiants+emploi), n'a pas été choisie non plus car on atteignait 29 M€ d'investissement contre 19M€ pour Saint-Ruf, dûs aux travaux de mise au gabarit du pont rail, mais aussi des difficultés d'insertion dans la circulation. Même raison pour la variante Rocade Sémard/Route de Marseille, notamment avec un risque de conflit d'usages avec la LEO.
En effet, comme l'a répété une nouvelle fois la présidente, le tram n'est qu'une composante d'une vision plus large et repensée des modes de transports. « Il n'y a pas une solution unique qui serait le tramway. Par contre, il y a une nécessité d'agir sur tous les modes en même temps -tramway, bus, modes doux, ferroviaire, voiture- en créant un maximum de connections entre eux. Le tram est l'épine dorsale d'un ensemble de réseaux favorisant l'intermodalité. » Et d'évoquer : la réouverture de la ligne Avignon-Carpentras, la virgule entre les deux gares, les 2e et 3e tranches de la LEO d'ici 2020, et le déploiement d'un réseau de transports en commun performant dès la fin août 2012. (lire par ailleurs) Tous complémentaires.
Au sortir de cette présentation, on trouve un Joël Granier, maire de Morières (PS) et vice-président de l'agglo, apaisé, symboliquement assis aux côtés de la présidente Roig et du vice-président Cortade. Lui, qui à plusieurs reprises, avec ses élus s'étaient opposés à des votes au Grand Avignon de validation d'étapes de ce projet tram, se « réjouit aujourd'hui de ces tracés! On voit que la communauté a envie de desservir la totalité des communes, notamment avec cet axe Realpanier qui met par exemple Morières à 5 minutes d'Avignon ; nous avons été entendus. J'étais réticent par rapport aux coûts mais on nous a promis qu'ils seraient tenus. »
Quant à Max Rieux, élu d'opposition avignonnais (RGEA), continue pour sa part d'en douter. Il fait partie de ce groupe d'élus divers gauche qui en avril dernier, s'était mobilisé pour la mise en place d'un référendum sur le tramway. Aujourd'hui, il continue de dire que le Grand Avignon met la charrue avant les boeufs en quelque sorte : « On lance des projets et on fait le PDU (Plan de Déplacement Urbain) qu'en 2013, c'est totalement incohérent ! Et puis niveau budget on dépasse déjà avec l'actualisation des prix, et on ajoute aujourd'hui 12 M€ pour la rue de la République et le tronçon Realpanier. Et l'élu de demander « un moratoire, une concertation générale et une validation démocratique par ceux qui vont payer. » A suivre...
Avec la nouvelle DSP (Délégation de Service Public) passée avec la TCRA, le réseau de bus va se restructurer dès le 27 août jusqu'en 2016 l'arrivée du tram : extension des amplitudes horaires, simplification et la lisibilité de l'offre, desserte d'une partie de l'intra muros en navettes.
Cinq lignes à forte fréquence (Avignon, Montfavet, Le Pontet, Villeneuve et Les Angles) vont être crées avec une meilleure fréquence et une amplitude élargie, 11 lignes complémentaires pour la desserte fine des quartiers en connexion avec les lignes fortes, 2 lignes Rocade sans passer par le centre-ville, des navettes pour le coeur de ville.
Si la présidente Roig a redit son souci de prendre en compte les inquiétudes des commerçants et entrepreneurs sur la phase des chantiers et la volonté de mettre en oeuvre des moyens pour les accompagner (commission d'indemnisation amiable, observatoire des effets du tram, recrutement de médiateurs de chantiers), certains restent dans l'expectative comme Jean-Pierre Bellucci, président de la Fédération des commerçants et artisans d'Avignon.
Depuis quelques semaines, il a demandé à ses quelque 300 adhérents de s'exprimer sur le projet tram et les conséquences qu'il pourrait avoir sur leur travail. Les résultats seront connus d'ici la fin du mois. Sans suffrage précis, on sait déjà que nombreux sont ceux qui craignent le tramway, ses travaux et son exploitation et les effets qu'il pourrait avoir sur les chiffres d'affaires. Nous y reviendrons dans quelques temps.
Cette présentation des tracés préférentiels faite, reste à les partager avec les acteurs socio-économiques et à la population pour « un nouveau temps d'échanges avant l'enquête publique organisée vraisemblablement début 2013, » précise Mme Roig. Des forums thématiques (développement économique, écomobilité, développement durable...) seront organisés ces prochains mois. En septembre, lancement de la consultation de constructeurs pour le matériel roulant, qu'il faudra choisir fin 2012. Début 2013, début de l'enquête publique, puis fin 2013/début 2014 début de
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